[Critique] Blazblue Continum Shift 2 Extend

Blazblue Continium Shift 2 Extend, que nous nous contenterons de nommer BBex pour des raisons de lisibilité, est la dernière itération en date de Blazblue. Développé par Arc System Works, la série est un des piliers de la baston 2D dans les salles japonaises, on le retrouve au côté d’Aquapazza et de Street Fighter 4 Arcade Edition dans les jeux récents les plus joués et les plus présents.

Je dois le dire, même si je ne brille pas particulièrement par mon skill dans les jeux de bastons, c’est un genre que j’affectionne tout particulièrement. Le fait de vivre au Japon est pour cela un vrai bonheur car avec les jeux de drague et les J-RPG à poil dur, le jeu de baston et plus particulièrement la baston 2D est un genre très vivant ici bas. Ceci dit, les portages de ce genre sur consoles portables sont souvent bâclés. Alors qu’en est-t-il de cette version PS Vita, fait-elle le poids par rapport à ses versions Arcade, 3DS, et PS3?

 

Une comparaison flatteuse

Avant d’entrer dans le vif du sujet, à savoir la version Vita du titre, abordons la série en général et les nouveautés de cette itération en particulier. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles ne semblent pas nécessiter une nouvelle version du titre sur console de salon, en effet, seul un nouveau personnage fait son apparition dans le titre. Il s’agit de Relius Clover, le père de l’un des personnages de base, Carl Clover et comme son fils, c’est un marionnettiste qui utilise sa marionnette comme une assist. L’update, car il s’agit bien de ça, apporte aussi son lot d’équilibrage au jeu.

De manière plus générale, la série des Blazblue est l’héritière de la série Guilty Gear et on y retrouve la pâte graphique du studio avec son style manga bien particulier. Techniquement, Arc System à toujours fait le choix d’utiliser des sprites en haute résolution, ce qui donne à BBex cette touche “HD” la ou d’autres comme The King Of Fighters XIII paraissent plus pixelisés. Ce choix technique, s’il marque la rétine, se fait au détriment des animations qui sont en dessous de ce qui se fait de mieux actuellement. N’allez cependant pas me faire dire ce que je n’ai pas dis, les animations sont de très bonne facture, juste pas au niveau d’un KOF XII. Malheureusement, de nos jours, en 2D soit on fait le choix de la haute définition soit on fait le choix de l’animation.

 

Un gameplay presque aussi complexe que son nom

Le gameplay tient lui aussi de Guilty Gear dans son approche très agressive du jeu de combat et, plutôt que la guerre de position d’un Street 4, se sont l’offensive et les combos qui sont sous les projecteurs. Les combos par ailleurs sont particulièrement complexes et nécessitent de longues heures d’apprentissage pour les sortir en situation de combat réel. La particularité du système de jeu de Blazblue tient à mon sens au fait que chaque personnage se démarque réellement des autres, leurs coups n’ont absolument rien à voir les un avec les autres, je m’explique: Dans les jeux de baston qu’ils soient à 4 ou à 6 boutons, vous avez des pieds et des poings, dans BB il n’y a que des coups faibles, moyens et forts qui pourront être des coups de poing comme des coups de pied, cela dépendra du personnage.

De plus, et c’est là où Blazblue marque définitivement sa différence, le quatrième bouton, qui est une capacité spéciale propre à chaque personnage, les rendent totalement différents les uns des autres. À cela vous ajoutez un système de jeu assez complexe avec différentes gardes et recoveries, des supers et une ultra nommée Astral Finish (qui tue en un coup mais ne peut être lancée que lors d’un “round de match” avec 2 barres de super et votre adversaire à moins de 30% de sa vie) et vous aurez une idée du bouzin. Par ailleurs, les supers si elles sont impressionnantes ne sont pas forcément très puissantes. On sent que les développeurs ont tenté de garder un équilibre entre le spectaculaire et la pertinence de ces coups dans le jeu et donc parfois un bon combo sera plus dévastateur qu’une super.

C’est une romance, c’est une belle histoire

Le roster du jeu fini par être relativement important et comprend pas moins de 19 personnages allant du Ninja à la Loligoth-Vampire. Une des particularités de la série, tout du moins sur console, est de fournir un contenu titanesque et en particulier au niveau du scénario, ce qui est peu commun pour un jeu de combat. Les modes de jeu, sont aussi très fournis et l’on trouvera au côté des indémodables modes arcade et versus, un mode entraînement, un mode défis pour parfaire sa maîtrise des combats, un mode tutoriel ou l’un des personnages, Rachel, vous expliquera toutes les mécaniques du jeu (doublé attention), un mode survival classé en ligne, un mode qui sous le nom d’Unlimited Mars cache en fait un survival en mode hard, le mode abyss qui vous propose là aussi une autre déclinaison du survival. Non classé, celui-ci permet de récupérer des items tel que des buffs, ou encore plus de crédits, pour descendre de plus en plus profondément dans les abbysses (CQFD). Les crédits pourront être utilisés dans le menu galerie du jeu pour y acheter divers artworks, la liste en est particulièrement longue. Le mode story, quant à lui, permettra à ceux qui n’aiment pas les jeux de baston, mais qui dans un moment d’égarement auraient pu acheter celui-ci, de profiter de l’histoire sans presque jamais avoir à se battre. Particulièrement long, il propose une histoire pour chaque personnage sous forme d’un jeu d’aventure à image fixes, entièrement doublé. L’histoire est alambiquée au possible, mal de crâne en prévision pour tout comprendre (En japonais le but des développeurs semble avoir été de mettre les mots simples sous forme de sinogrammes et d’utiliser des concepts bien tordu histoire de faire chier le lecteur). De plus chaque histoire possède 3 fins différentes. De quoi faire donc!

J’allais oublier le plus important, le mode en ligne qui se trouve être séparé en deux types: le adhoc pour jouer avec ses potes dans la même pièce et le mode en ligne qui permet de se mesurer au monde entier. Il possède un système de matchmaking ainsi que de ranking, chaque combat rapportant des points. Ainsi il est possible de faire des matchs classés comme des matchs pour le fun. Jusqu’à maintenant, dans un environnement stable (chez soi et au Japon) les matchs furent très fluides. Il est donc possible de se confronter sans problèmes aux autres joueurs (de se faire roster dans mon cas). Il est important de noter que les parties ne se jouent qu’entre possesseurs de Vita, les joueurs PS3 étant sur un serveur différent.

Une sacrée Vista

Ayant commencé à parler du multi de la version Vita en traitant le mode en ligne, je vais continuer en abordant la technique sur la portable de Sony et pour tout vous dire, c’est un choc! Après avoir joué à la version 3DS de Continium Shift 2, j’avais quelques craintes pour la version Vita. Et bien c’est tout le contraire, le jeu est absolument sublime, tout est là, les animations, les couleurs, les décors et tout. Pour en avoir le cœur net, je suis allé faire quelques parties en arcade et le résultat est sans appel, techniquement le jeu me paraît plus beau sur la Vita. Cela est certainement lié à la définition des sprites et à la capacité de l’écran à rendre les couleurs, le jeu est étincelant et les sprites qui peuvent pixeliser sur grands écrans à cause de l’upscale sont parfait sur le petit écran de la Vita. Il manque juste la possibilité de brancher un stick arcade sur la machine!

S’il n’est pas possible de brancher son stick (snif) la croix directionnelle de la Vita est sans doute l’une des meilleures que je connaisse. Elle n’arrive tout de même pas encore à concurrencer celle de la Saturn, mais est bien meilleure que tout ce qui a été fait ces dernières années toutes consoles confondues. Les sticks ne sont pas le must et les amateurs regretteront sans aucun doute le microswitch de la bien aimée Neo-Geo Pocket Color (pour ceux qui ne connaîtraient pas la NGPC, il s’agit ni plus ni moins de la meilleure console portable que la terre ait jamais portée pour jeu de baston). Aussi je ne saurais trop vous conseiller l’utilisation de la croix, tout sort si tant est que vous ayez la patience d’apprendre à dompter la bête!

En définitive, ce Blazblue, s’il est scandaleux sur console de salon, s’impose comme l’incontournable de la baston sur Vita et même sur portable en général. Là où Ultimate Marvel vs Capcom 3 semble faire des compromis techniques, lui parvient à dépasser ses aînés, ce qui n’est pas une mince affaire. Si on aime la baston passer à côté serait une grave erreur car il a toutes les qualités de ses aînés tout en apportant la portabilité. Ce n’est plus l’arcade dans le salon mais l’arcade au creux de la main. On se prend alors à imaginer le portage de KOF XII et de Persona 4 The Ultimate in Mayonaka Arena. Vivement la suite!

 

Les plus:

– Un gameplay solide.
– Un contenu titanesque.
– Des graphismes au top.

-Un mode online qui fonctionne bien.

 

Les moins:

– Faut aimer l’ambiance.
– C’est sur portable et donc moins confortable qu’avec un stick.

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